Un Festival de Cannes 2020 sous étiquette

Le logo de la Palme d'or du Festival de Cannes, que dans cette 73 édition n'aura pas de vainqueur
Le logo de la Palme d’or du Festival de Cannes, que dans cette 73 édition n’aura pas de vainqueur

VICENÇ BATALLA. En manque de festival à La Croisette à cause du coronavirus, les responsables de l’événement du cinéma d’auteur de référence dans le monde ont fait connaître la sélection d’environ d’une demi-centaine de films qu’ils avaient choisis pour sa 73 édition en mai. Sous l’étiquette Sélection officielle du Festival de Cannes, les long-métrages sortiront dans les salles commerciales de toute la planète au fur et à mesure que celles-ci rouvrent et, même, pourront aller en compétition dans les festivals de Saint Sébastien et Toronto en septembre.

Parmi les noms de cette liste, il y a Wes Anderson, Steve McQueen, Naomi Kawase, Thomas Vinterberg, François Ozon, Maïwen, Lucas Belvaux, Fernando Trueba, Yeon Sang-ho, Sharunas Bartas ou Pete Docter. Cependant, n’y sont pas d’autres cinéastes attendu·e·s à Cannes et qui ont décidé de reporter la présentation des ses films à 2021. On parle ici de Paul Verhoeven (et sa Benedetta sur la peste au XVIII siècle qui avait été déjà repoussé en 2019 à cause d’une opération du directeur hollandais), Kirill Srebrennikov (et son Petrov’s flu, sur un auteur de bandes dessinées russe souffrant d’une énorme rhume) ou Leos Carax (dans ce cas, moins alarmant, avec la comédie musicale à Hollywood Annette).

Il n’y figure non plus Tre piani de Nanni Moretti, sur la tourmentée vie de trois familles bourgeoises d’un même bâtiment. Le film italien pourrai finir au début septembre à la Mostra de Venise, qui n’est pas arrivé à un accord avec le festival français. 

L’éblouissante distribution de French dispatch, de Wes Anderson

Par rapport à la liste de 56 films de la sélection de Cannes (et dans cette occasion, sans distinction entre compétition, section Un certain regard, hors compétition, séances spéciales et séances de minuit), il faut souligner la forte présence française, suivie de la nord-américaine, anglaise, scandinave, japonaise, coréenne, chinoise, du Proche-Orient et des pays moins habituels comme la Georgie ou la République Démocratique du Congo. Wes Anderson aurait ouvert le festival avec la spectaculaire distribution de The French dispatch et le dernier produit Pixar Soul, autour du jazz et dirigé par Pete Docter, l’aurait fermé.

Dans The French dispatch, tourné en Angoulême et avec une esthétique prochaine à la bande dessinée qui est une marque propre au réalisateur, font son apparition Bill Murray, Tilda Swinton, Frances McDormand, Adrien Brody, Elisabeth Moss, Owen Wilson, Willem Defoe, Christoph Waltz, Anjelica Huston, Benicio del Toro, Timothée Chalamet, Lea Seydoux et Mathieu Amalric, entre d’autres. Nous avons raté une montée des marches éblouissante. Le film recrée l’imaginaire rédaction d’un magazine nord-américain dans une ville française au XX siècle et, avec la bande-annonce qu’on inclut à la fin de l’article, on peut se faire une idée de son explosive mise en scène.

L’autre double présence qui aurait attiré l’attention aurait été celle du britannique Steve McQueen avec deux films historiques de la série pour la BBC Small axe (plateforme Salto, mars 2021) : Lovers rock, sur la communauté noire dans le Londres des années quatre-vingt, et Mangrove, autour des persécutions policiers à Notting Hill. Deux sujets très d’actualité. Une autre titre qui a une date de sortie en France, le même 14 juillet, c’est Été 85, de François Ozon, où le prolifique directeur y raconte l’idylle homosexuel de deux ados en Normandie dans les années quatre-vingt avec bande son de l’époque (bande-annonce). Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, a posté sur le site officiel un bref interview avec Ozon autour du film.

Dès danois ivres à zombies sud-coréens

Le 14 octobre c’est la date choisie pour la sortie de Druk (another round), de Thomas Vinterberg, dans lequel Mads Mikkelsen (bande-annonce) incarne avec d’autres acteurs danois une bande d’amis professeurs qui décident d’expérimenter avec l’alcool. Un autre dogme ? Précisément, le danois Viggo Mortensen débute avec un premier film, Falling (4 novembre), sur une famille homosexuelle avec une fille adoptive et un père conservateur aux États-Unis. Il a clôturé Sundance en janvier dernier.

Le 21 octobre arrive la deuxième partie des zombies sud-coréens Train to Busan, de Yeon Sang-ho, avec le titre Peninsula (bande-annonce). L’auteur qui avait gagné le prix à la meilleure mise en scène au Festival de Sitges en 2016 avec la première partie continue son allégorie sur la déshumanisation dans son pays et également dans toute la planète avec profusion d’hémoglobine qui ne doit pas cacher sa charge politique. Un autre sud-coréen, Im Sang-soo, par contre mute son registre sur les perversions qui ne nous ont pas toujours convaincu par un autre de plus léger à Heaven: to the land happiness.

Du côté japonais, il y a une habituelle comme Naomi Kawase qui à Asa ga kuru (True mothers) plonge dans tous les conflits possibles d’une adoption. La responsable du film des Jeux Olympiques de Tokyo ne se trouve pas, c’est le moins qu’on puisse dire dans une année 2020 fortunée. Son compatriote plus novice Koji Fukada, après le prix Un certain regard 2016 pour Harmonium, enchaîne dans ces moment-là les séries de télévision et a été sélectionné par les presque quatre heures de The real thing (5 mai 2021), adaptation d’un manga. À son tour, Goro Miyazaki (fils du maître Hayao Miyazaki) présente en animation 3D et les mêmes studios Ghibli à Aya to Majo (Aya et la sorcière) une aventure en Angleterre à partir du roman de Diana Wynne Jones.

De sa part, Hong Kong est représenté par un film à sketches (Septet, the history of Hong Kong), parrainé par Johnnie To, dans lequel y participent sept directeurs et où on suit l’histoire de l’ex-colonie et maintenant avec un avenir incertain avec la Chine. Des nouvelles générations de cinéastes chinois et avec un premier long-métrage, émerge Wei Shujun avec Strinding into the wind qui dessine un portrait de la jeunesse de son pays.

Les blessures algériennes et européennes

Un autre film avec une date de sortie en France, le 7 janvier 2021, est Des hommes, de Lucas Belvaux, où le belge fait appel à Gérard Depardieu, Cathérine Frot et Jean-Pierre Darroussin pour réfléchir des décennies après sur la guerre et l’indépendance de l’Algérie. Une question aussi présente à ADN de Maïwenn (28 octobre), où l’auteure franco-algérienne évoque cette double identité avec Fanny Ardant et Louis Garrel.

L’identité européenne c’est le sujet de Last words (21 octobre), du nomade nord-américain Jonatahn Nossiter qui, cette fois, se situe dans une Athènes post-apocalyptique l’année 2085 à partir d’un texte de Santiago Amigorena et avec Charlotte Rampling, Nick Nolte, Alba Rohrwacher et Stellan Skarsgard. De son côté, le lituanien Sharunas Bartas, peu connu du grand public mais très apprécié par la critique, aborde la lutte des partisans contre les soviétiques en 1948 à In the dusk (17 février 2021).

Fernando Trueba en Colombie et Josep Bartolí en dessins animés

L’espagnol Fernando Trueba est allé en Colombie pour tourner El olvido que seremos (phrase de Jorge Luis Borges), à partir du roman d’Héctor Abad Faciolince sur son père Héctor Abad Gómez médecin activiste pour les droits de l’homme et assassiné à Medellín pour les paramilitaires en 1985. Javier Cámara incarne le protagoniste et, dans le long-métrage, y participe aussi le petit-fils. En Espagne, pour ce film financé par Caracol Televisión, la date de sortie est le 12 mars 2021 et en France le 7 avril. En fait, le cinéma d’Amérique Latine est peu représenté dans cette sélection parce que, proprement dit, il n’y que le brésilien Joao Paulo Miranda Maria avec sa première œuvre Casa de antiguidades.

Le cas du galicien Pascual Sisto est très curieux parce que lui s’est construit un nom dans l’art contemporain et aux États-Unis. Et a réalisé son premier film John and the hole en anglais, avec scénario de l’argentin Nicolás Giacobone oscarisé par son travail pour Alejandro González Iñárritu (Birdman). Giacobone y fourni une variante sur dépendances et kidnappings de son roman Carnets clandestins (Sonatine, 2019).

Dans la programmation parallèle ACID (Association du Cinéma pour la Diffusion), qui a aussi décidé de mettre sa marque 2020 après son annulation, il y a le premier long-métrage La última primavera d’Isabel Lamberti, qui habite entre l’Espagne et les Pays Bas. La directrice, avec un style documentaire, a suivi les derniers mois des habitants des bidonvilles de La Cañada Real, à l’est de Madrid, à partir de la famille Gabarre-Mendoza avant qu’ils ne soient délogés de ses maisons qu’eux mêmes avaient construit pour vendre les terres.

Comme exercice de restitution historique Aurélien Froment Aurel a réalisé le film d’animation accompagné d’images fixes Josep, qui prend la vie du dessinateur et peintre catalan Josep Bartolí (Barcelone, 1910-New York, 1995) au moment dans lequel celui-ci a été obligé de fuir comme des centaines de milliers des républicains en France et s’est retrouvé emprisonné dans des camps des réfugiés dans les plages du Roussillon. Bartolí a pu s’exiler au Mexique et, là-bas, a été amant de l’artiste Frida Kahlo. Le film, une coproduction des Films d’Ici Mediterranée et les catalans Imagic TV, sort en France le 30 septembre el le 4 décembre en Espagne et compte avec les voix de Sergi López pour Bartolí et la chanteuse Sílvia Pérez Cruz pour Frida Kahlo qui a aussi composé la bande son.

Avalanche des films français

La sélection d’auteurs français est la plus large, plus d’un tiers, peut-être parce que d’autres noms internationaux ont décalé la sortie de ses films et cela a contribué à faire rentrer plus de signatures nouvelles ou jusqu’à maintenant inédites dans le festival. C’est le cas d’Emmanuel Mouret avec Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, une histoire triangulaire en milieu rural avec Camélia Jordana, Niels Schneider et Vincent Macaigne. En France, la sortie est le 16 septembre.

Jusqu’à quatre premiers films français -il y en a dix-sept comme premières oeuvres de toutes les nationalités- disposent aussi de calendrier de sortie : l’acteur Laurent Lafitte se jette avec L’Origin du monde (10 février 2021), où apparait lui-même, Karin Viard et encore Vincent Macaigne pour raconter la mystérieuse histoire d’un homme qui voit comme son coeur s’arrête mais continue vivant; l’alpine Charlène Favier glisse avec Slalom (sortie reportée au 2021), autour de l’abusive relation d’un entraîneur (Jérémie Renier) sur son élève skieuse (Noée Abita); Nicolas Maury présente Garçon chiffon (28 octobre), sur la crise de la trentaine avec sa propre interprétation et Nathalie Baye; et avec seulement vingt ans Suzanne Lindon (fille de Sandrine Kimberlain et Vincent Lindon) a déjà réalisé 16 printemps (27 janvier 2021), où elle représente dans l’écran une jeune fille de 16 ans qui tombe amoureuse d’une manière obsessionnel d’un homme beaucoup plus âgé.

Dans le chapitre que les organisateurs ont appelé des comédies, les cinq titres choisis sont français y compris celui de Lafitte. Il n’est pas étonnant, dans ce sens, que la majorité possède date de sortie : Caroline Vignal situe au Massif Central Antoinette dans les Cévennes (1 septembre), une intrigue adultère avec Laure Calamy comme protagoniste; Emmanuel Courcol parle à Un triomphe (20 janvier 2021) sur l’expérience d’un acteur pas dans sa meilleur forme qui accepte d’animer un atelier de théâtre dans une prison avec Kad Merad et Marina Hands; Le Discours (10 mars 2021), de Laurent Tirard, à propos des difficultés de prononcer un discours dans un dîner avec Benjamin Lavernhe et Sarah Giraudeau; et Les 2 Alfred (13 janvier 2021), de Bruno Podalydès et une distribution avec lui-même, son frère Denis et Sandrine Kimberlain sur les péripéties de ce triangle de gens d’âge mûr face à un monde technologique chaque fois plus absurde.

Dans tout un autre registre, Marie-Castille Mention-Schaar est allée chercher Noémie Merlant (captivante actrice à Portrait de la jeune fille en feu) pour traiter à A good man (3 mars 2021) une histoire de transsexualité avec Soko. Dans des premiers long-métrages, Samir Guesmi évoque à Ibrahim (3 février 2021) les difficiles relations père-fils dans les marges de Paris, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh mettent en scène à Gagarine (24 mars 2021) la lutte d’un garçon à la cité du même nom d’Ivry-sur-Seine contre sa destruction et Peter Dourountzis développe à Vaurien (13 janvier 2021) un thriller dans la ville de Limoges avec Pierre Deladonchamps et Ophélie Bau.

Un Paris nocturne c’est à son tour le décor de Médecin de nuit (20 janvier 2021), d’Elie Wajeman, dans un parcours des marges sociales avec les omniprésents Vincent Macaigne et Sarah Giraudeau. De son côté, Farid Bentoumi récrée un conflit père-fille dans une usine chimique à Rouge (27 janvier 2021) avec Sami Bouajila, Zita Hanrot et Olivier Gourmet. Et les frères Ludovic et Zoran Boukherma mettent au jour la légende de l’homme loup dans les Pyrénées à Teddy (10 mars 2021) avec Anthony Bajon, Noémie Lvovsky et… Vincent Macaigne dans les rôles principaux.

Images du Proche-Orient

Danielle Arbid est libanaise, mais son long-métrage Passion simple (7 janvier 2021) est en français et se passe à Paris autour d’une passion amoureuse entre Laetitia Dosch et Grégoire Colin à partir du roman d’Annie Ernaux. Xavier de Lauzanne est français, mais son documentaire 9 jours à Raqqa (10 mars 2021) suit pendant neuf jours Leia Mustapha, ingénieure kurde chargée de la reconstruction de la ville syrienne. Dans un premier film, le libanais Jimmy Keyrouz a tourné lui aussi dans le Proche-Orient à Broken keys l’histoire d’un pianiste assiégé par l’État Islamique. Dans son cas, l’égyptien Ayten Amin réfléchi à Souad sur le suicide d’une jeune fille de dix-neuf ans dans une famille conservatrice. Depuis Israël et dans un premier film Dani Rosenberg parle à son tour de la mort à The death of cinema and my father too (5 mai 2021), alors que son compatriote Nir Bergman développe un autre drama père-fils autiste à Here we are.

De manière partagée avec l’ACID, l’arménienne Nora Martirosyan débute avec Si le vent tombe (20 janvier 2021) situé dans une auto proclamée république indépendante au Caucase qui reçoit l’aide d’un expert français. Pour la géorgienne Dea Kulumbegashvili, le drama Beginning c’est aussi son premier long-métrage, victorieuse au Festival de Sant Sébastien et qui sorte en Espagne le 4 décembre.

Le bulgare Kamen Kalev fait ses films en France, mais son derrière travail February sur l’histoire d’un homme aux 8, 18 et 82 ans a été tourné dans son pays d’origine. L’écossais Ben Sharrock avait réalisé un premier film Pikadero en espagnol au Pays Basque mais cette fois localise Limbo dans ses terres avec un groupe de sans papiers bloqués dans un port. Le britannique Francis Lee s’intéresse à Ammonite (7 avril 2021) à l’homosexualité de la paléontologue Mary Anning au milieu du XIX siècle et qui est interprété par Kate Winslet.

Figures féminines, réfugiés et l’âme de Pixar

Au XXI siècle le suédois Magnus von Horn suit pendant trois jours à Sweat (9 juin 2021) la vie de la polonaise Sylvia Zajac, professeure de fitness et influencer dans les réseaux. Sa compatriote Ninja Thyberg, dans son premier long-métrage, signe à Pleasure une jeune fille suédoise qui part à Hollywood et finit par triompher dans l’industrie porno.

Depuis le Canada, Pascal Plante ausculte à Nadia, butterfly (avril 2021) la retraite d’une nageuse d’élite. Et pour clore le cinéma d’auteur, l’allemand Oskar Roehler radiographie à Enfant terrible le précoce Rainer Werner Fassbinder et son anti-théâtre dans le Munich de 1967.

Dans la catégorie documentaire, les nord-américains Michael Dweck et Gregory Dershaw s’en vont au Piémont italien pour connaître le monde des chercheurs de truffes à The truffle hunters, tandis que Dieudo Hamadi continue son travail de révéler la réalité congolaise à En route pour le milliard. Le film d’animation Flee, du danois Jonas Poher Rasmussen, a aussi une composante sociale parce qu’il raconte la fuite d’une famille afghane vers l’Europe.

Un genre qui nous mène à un autre des événements qui aurait attiré tous les projecteurs à Cannes. C’est-à dire la présentation mondiale de Soul, le nouvel opus de Pixar de l’acclamé Pete Docter (Monsters, Inc., Up, Inside out). En cette occasion, l’imagination de Docter avec co-réalisation de Kemp Power transporte un professeur de jazz dans un monde parallèle pour qu’il repense qu’est que ça veut dire d’avoir un âme. L’acteur qui pose la voix au protagoniste est Jamie Foxx. Finalement, à cause de la pandémie, Disney a décidé de ne pas sortir le film en salles et le diffuse directement sur sa plateforme Disney+ à partir du 25 décembre (bande-annonce).

Les labels de la Semaine de la Critique et l’ACID

En total, les organisateurs du festival avaient reçu pour cette édition 2.067 long-métrages. Pour la première fois, on dépassait les deux milliers, une chose qu’on sait déjà que l’année prochaine sera impossible à cause de l’arrêt et l’actuelle complication des tournages. La proportion de femmes sélectionnées a augmenté à près d’un trente pour cent, avec un total de 16 films. De son côté, la sélection des court-métrages est composée d’onze titres avec cinq réalisatrices et 12 pays différents. Dans ce cas, il y aura une vraie compétition l’automne prochain à Cannes.

Parallèlement, les compétitions de la Semaine de la Critique et l’ACID ont annoncé leurs sélections respectives parce qu’ils ne peuvent non plus se célébrer à la Côte d’Azur. Dans la Semaine de la Critique, pour un premier ou deuxième film, ont été sélectionnés cinq long-métrages qui auront son label quand ils sortiront. Ils sont tous français, excepté un de britannique.

ARCHIVE | José María Riba
ARCHIVE | José María Riba

À l’ACID, avec des premiers films ou encore sans distribution, la liste avec son propre label est de neuf long-métrages. Dans sa majorité ils sont aussi français, malgré qu’ils se passent dans de différents endroits du monde (Cambodge, États-Unis… ) et ont doit y ajouter l’espagnole Isabel Lamberti et autres deux films italiens et lituaniens. Mais l’ACID a été obligé de reporter à l’année prochaine sa programmation spéciale sur le cinéma chilien. De son côté, la Quinzaine des Réalisateurs a décidé de ne pas rendre publique la sélection prévue et invite ceux qui ont été choisis à se présenter à sa prochaine édition.

C’est le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, qui a établi les catégories de cette Sélection Officielle d’une façon qui n’est pas l’habituelle parce que, en fait, il n’y a pas eu de festival cette année et non plus on a pas voulu le faire online. Dans son communiqué pour expliquer les critères de sélection, il fait un rappel de tous les membres et correspondant·e·s du comité. Et, entre eux, on doit mentionner la récente disparition du basque José María Riba, une autre des victimes collatérales de la Covid-19. Riba avait été le responsable de la Semaine de la Critique, il inventa la plateforme d’aide à l’industrie latino-américaine Cine en Construcción entre le Festival de Saint Sébastien et le Cinélatino de Toulouse, revitalisa l’Académie des Lumières de la presse étrangère en France, fonda le festival Différent ! de cinéma espagnol à Paris et était le référent hispanique pour le Festival de Cannes à qui il a fait découvrir parmi d’autres les mexicains Alejandro González Iñárritu et Guillermo del Toro. On avait travaillé ensemble à l’Agence France Presse et depuis ici on lui rend un très sincère hommage.

 

SÉLECTION OFFICIELLE

  • Les fidèles (déjà venus au moins une fois en Sélection officielle)

Wes Anderson (EEUU), The French dispatch

François Ozon (France), Eté 85

Naomi Kawase (Japon), Asa ga kuru (True mothers)

Steve McQueen (Royaume-Uni), Lovers rock

Steve McQueen (Royaume-Uni), Mangrove

Thomas Vinterberg (Danemark), Druk (another round)

Maïwenn (Algérie/France), ADN

Jonathan Nossiter (EEUU), Last words

Im Sang-soo (Corée du Sud), Heaven : to the land of happiness

Fernando Trueba (Espagne), El olvido que seremos

Yeon Sang-ho (Corée du Sud), Peninsula

Sharunas Bartas (Lituanie), In the dusk

Lucas Belvaux (Belgique), Des hommes

Koji Fukada (Japon), The real thing

  • Première présence dans la Sélection oficielle

Danielle Arbid (Liban), Passion simple

Marie-Castille Mention-Schaar (France), A good man

Emmanuel Mouret (France), Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait

Ayten Amin (Egypte), Souad

Ben Sharrock (Royaume-Uni), Limbo

Farid Bentoumi (France), Rouge

Magnus von Horn (Suède), Sweat

Ludovic i Zoran Boukherma (France), Teddy

Kamen Kalev (Bulgarie), February

Francis Lee (Royaume-Uni), Ammonite

Elie Wajeman (France), Un médecin de nuit

Oskar Roehler (Allemagne), Enfant terrible

Pascal Plante (Canada), Nadia, butterfly

Nir Bergman (Israel), Here we are

  • Film à sketches

Ann Hui, Johnnie To, Tsui Hark, Sammo Hung, Yuen Woo-Ping, Patrick Tam et Ringo Lam, Septet : The Story of Hongkong

  • Premiers films

Viggo Mortensen (EEUU), Falling

Ninja Thyberg (Suède), Pleasure

Charlène Favier (France), Slalom

Joao Paulo Miranda Maria (Brésil), Casa de antiguidades (Memory house)

Jimmy Keyrouz (Liban), Broken keys

Samir Guesmi (France), Ibrahim

Dea Kulumbegashvili (Georgie), Beginning

Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (France), Gagarine

Suzanne Lindon (France), 16 printemps

Peter Dourountzis (France), Vaurien

Nicolas Maury (France), Garçon chiffon

Nora Martirosyan (Arménie), Si le vent tombe

Pascual Sisto (EEUU), John and the hole

Wei Shujun (Chine), Striding into the wind

Dani Rosenbe (Israel), The death of cinema and my father too

  • Documentaires

Dieudo Hamadi (République Démocratique du Congo), En route pour le milliard

Michael Dweck et Gregory Kershaw (EEUU), The truffle hunters

Xavier de Lauzanne (France), 9 jours à Raqqa

  • Comédies

Caroline Vignal (France), Antoinette dans les Cévennes

Bruno Podalydès (France), Les Deux Alfred

Emmanuel Courcol (France), Un triomphe

Laurent Lafitte (France), L’Origine du monde 1er film

Laurent Tirard (France), Le Discours

  • Films d’animation

Goro Miyazaki (Japon), Aya to Majo (Earwig and the witch)

Jonas Poher Rasmussen (Danemark), Flee

Aurel (France), Josep 1er film

Pete Docter et Kemp Powers (EEUU), Soul

  • Court métrages

Sameh Alaa (Egypte), I am afraid to forget your place

Marie Jacotey et Lola Halifa-Legrand (France), Filles bleues, peur blanche

Evi Kalogiropoulou (Grèce), Motorway65

Sophie Littman (Royaume-Uni), Sudden light

Theo Montoya (Colombie), Hijo de Sodoma

Paul Nouhet (France), Camille sans contact

David Pinheiro Vicente (Portugal), O cordeiro de Deus

Lkhagvadulam Purev-Ochir (Mongolie), Shiluus

Paul Shkordoff (Canada), Benjamin, Benny, Ben

Leonardo Van Dijl (Belgique), Stéphanie

Zachary Woods (EEUU), David

 

SÉLECTIONS PARALLÈLES

LABEL SEMAINE DE LA CRITIQUE 2020 (1er ou 2ème film)

Aleem Khan (Royaume-Uni),  After love

Anna Cazenave Cambet (France), De l’or pour les chiens

Just Philippot (France), La Nuée

Chloé Mazlo (France), Sous le ciel d’Alice

Naël Marandin (France), La Terre des hommes

LABEL ACID 2020 (1er film ou encore sans distribution)

Jessé Miceli (Cambodge/France), Les Affluents 

Ilan Klipper (France), Funambules

Nathan Nicholovitch (France), Les Graines que l’on sème 

Michele Pennetta (Suisse/Italie), Il mio corpo

Diane Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe (France/Qatar), The last hillbilly

Marie Dumora (France), Loin de vous j’ai grandi

Nora Martirosyan (France/Arménie/Belgique), Si le vent tombe (film co-présenté avec la Sélection officielle du Festival de Cannes)

Isabel Lamberti (Pays-Bas/Espagne), La última primavera

Bojena Horackova (France/Lituanie), Walden

 

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